Adepte d’escalade, à la recherche de nouvelles sensations ou tout simplement envie de découvrir un nouveau sport ? Grimper sur une cascade de glace est LA solution !
Mais avant de s’attaquer à cette majestueuse chute d’eau figée, il est nécessaire de connaitre quelques bases. Startin’ Sport vous conseille et vous accompagne dans cette aventure.
L’ascension d’une cascade de glace, ça se prépare
Bien au chaud, à la maison
Comme pour une voie d’escalade ou pour une randonnée, il est conseillé de préparer votre sortie bien au chaud à la maison. Cela évite les galères sur le terrain ! Prenez le temps de lire votre topo et pouvoir ainsi évaluer le temps nécessaire à votre ascension. Dans votre calcul, n’oubliez pas le temps d’approche du site et également la descente de la cascade.
La météo est aussi un facteur important à prendre en compte. Pour connaitre les conditions météorologiques en détail, nous vous conseillons de vous rapprocher des bureaux des guides ou des secours en montagne du secteur où vous vous rendez.
Un sac à dos bien préparé
Escalader une cascade de glace n’est pas comme rouler sur une route toute tracée. En effet, il s’agit d’un terrain qui peut évoluer au fil de la saison, il ne faudrait donc pas que vous vous retrouviez coincé au milieu de votre parcours par manque de matériel !
Voici donc le matériel basique que vous devez avoir dans votre sac à dos :
- Une douzaines de broches pour les itinéraires non équipés
- Des dégaines avec absorbeur d’énergie
- De grands anneaux de corde de 1m20 de diamètre
- Quelques pitons ainsi que des coinceurs
- Une corde de rappel de 100 ou 120 mètres
- Un kit pour équiper des lunules
- Casque
- Topo de l’itinéraire ainsi qu’une carte du secteur
- ARVA (détecteur de victimes d’avalanche)
- Pelle et sonde
- Numéro de téléphone des secours du lieu de pratique
Concernant votre fond de sac, n’oubliez pas :
- Une lampe frontale (ainsi que des piles de rechange)
- Un thermos avec une boisson chaude et sucrée
- Une paire de gant de rechange
- Une couverture de survie
- Une trousse à pharmacie (composée surtout de stéri-strip, compresses et désinfectant)
Et comment s’habiller ?
Bon, le sac à dos est prêt, maintenant passons à votre look d’aventurier de l’ère glacière. Vous connaissez la règle des trois couches ? Non ? Alors voici le secret pour ne pas avoir froid : un sous-vêtement thermique, une polaire et enfin une veste imperméable. Ajoutez à cela un bonnet ainsi que des gants. Une fois emmitouflé, vos gestes doivent être faciles.
Et sur le terrain, que doit-on faire ?
L’approche
Si l’approche du site choisi se fait à pieds ou en raquette, il est conseillé de suivre les traces déjà faites. Il est également important de vérifier si le sentier ne croise pas un spot de freerider, ce qui pourrait éventuellement entrainer des petits éboulements.
Au pied de la cascade
Avant de commencer votre ascension, vérifiez qu’aucune autre cordée ne soit déjà engagée. Si tel est le cas, chercher un autre site car il est dangereux de grimper à plusieurs cordées sur une même cascade (risque de projections et chutes de glace ou de rochers).
Avant de vous équiper, évaluez la solidité de la structure. C’est à dire : est-ce que la glace est bien accrochée au rocher ? Est-ce que l’eau ne circule pas entre les rochers et la glace ? Toutes ces précautions sont importantes pour éviter tout risque d’accident lors de votre ascension.
L’évaluation de la qualité de la glace
Afin d’évaluer correctement la glace, vous devez vérifier trois aspects : son épaisseur, sa transparence ainsi que ses couleurs.
Son épaisseur :
Plus le mur est haut, plus la couche de glace doit être épaisse. Au minimum, il faut compter une vingtaine de centimètres d’épaisseur de façon à ce que les broches ne touchent pas la roche.
Sa transparence :
Si vous apercevez la roche ou de l’eau couler en dessous la glace, alors c’est que l’épaisseur n’est pas suffisante. Chercher un autre passage plus sécurisé.
Ses couleurs :
– Si la cascade tire vers le bleu, c’est alors l’idéal. En effet, cela indique que la glace est homogène et épaisse.
– Une couleur blanche signifie soit une glace recouverte de neige, soit une glace qui a pris le soleil ou subit une longue période de redoux. Dans les deux cas, une ascension sera risquée.
– Une couleur noire annonce une glace très compacte et très froide. Dans ces conditions, les piolets et crampons ne s’encrent qu’en surface et les broches sont difficiles à visser. La grimpe d’une telle surface est donc très sportive mais possible. Ce type de glace est fréquent en haute montagne.
Les différentes forme que prennent ces dames
Les glaciairistes, avec leur œil d’expert, peuvent vous dire, selon la forme de la cascade, si elle est praticable ou non. Voyons un peu qu’elle robe peut enfiler une dame de glace.
La coulée ou « ruisseling »
C’est la forme idéale pour les débutants où ceux qui veulent vivre cette aventure en famille. Avec une faible inclinaison (inférieure à 60°), la glace est souvent épaisse et abondante.
Le rideau
Comme son nom l’indique, la glace forme un rideau qui colle la roche. Son inclinaison est supérieure à 60° et la glace est souvent homogène et compacte. Sur ce type de cascade, vérifiez s’il n’y a pas de présence d’eau ou d’air entre la glace et le rocher.
La colonne (cigare ou tube)
Il s’agit d’une cascade qui se décolle d’un rocher présentant un devers. Elle repose donc sur une base de glace. Son ascension est assez technique, car pour ne pas la fragiliser, il faut y aller en douceur, cela prend du temps et donc de l’énergie.
La base d’attache avec le rocher est très réduite, les coups de piolet et crampon sont donc à donner avec délicatesse. Ces édifices de glace sont en général magnifiquement travaillés du fait que l’eau tombe en goutte à goutte faisant apparaitre de splendide stalactite.
La stalactite
Il s’agit d’une colonne de glace suspendue. Un débutant ne doit pas s’aventurer dans ce type de structure. En effet, pour ne pas fragiliser une stalactite, il faut savoir grimper de longue session sans brocher (pour éviter de casser la structure).
Éclaboussures (pétales, chou fleurs ou méduses)
Ce sont des morceaux de glace formés de façon aléatoire. Il est souvent plus facile d’y grimper sans piolet.
Les effets de la température sur la glace
Si le froid arrive progressivement, c’est l’idéal. En effet, il fige l’écoulement de l’eau et renforce ainsi les points d’ancrage entre le rocher et la glace. L’édifice grossit donc sur des bases solides et les chutes de roche ou de glace sont très limitées.
En revanche, si le froid arrive brusquement, la glace se rétracte par rapport au rocher ce qui entraine des risques de chutes de pierres plus importants. Il faut donc être très prudent pour grimper dans ces conditions.
Un redoux n’est pas dangereux s’il est peu important. En effet, la glace est alors plus tendre, la progression est donc plus facile. La chose la plus positive est qu’on souffre moins du froid ! Pour grimper dans de bonnes conditions, la température idéale est aux alentours du zéro.
Température autour de -15°
Ce n’est pas une température que les alpinistes aiment. En effet, la glace est très sèche est donc cassante. Il est difficile de brocher car la glace s’effrite. De plus, les risques de chute de bloc de glace sont élevés.
Température entre -8° et -2°
C’est en général signe d’une structure solide même si la glace peu être encore un peu cassante.
Température entre -2° à +2°
Idéal pour les débutants car la glace est facile à grimper car souple. Les broches sont faciles à visser et les piolets faciles à crocheter. En revanche, assurez-vous bien de la solidité de la cascade (pas de ruissellement d’eau entre le rocher et la paroi glacée) qui peut être altérée par une température trop douce.
Il est temps de passer à la pratique
Nous allons maintenant découvrir les techniques de base de l’escalade sur une cascade de glace. Apprenez à brocher et à réaliser un relai grâce à cette vidéo.
Les cotations des cascades de glace
L’ascension de cascade de glace étant de plus en plus répandue, une cotation a été créée pour que les grimpeurs puissent organiser leur ascension en fonction de leur niveau. Une cascade est cotée selon deux critères : Le degré (difficultés techniques, raideurs) et le grade (engagement, exposition).
Les degrés
- Degré 1 : balade sur glace avec des crampons.
- Degré 2 : courte marche raide (60°) avec des bonnes protections et de bons relais.
- Degré 3 : parties raides (70°/80°) mais bons repos et bonnes protections et relais. Glace épaisse.
- Degré 4 : parties verticales à 75°/80° entre de bons relais.
- Degré 5 : demande une certaine aisance technique. Bonne longueur sur une glace de qualité.
- Degré 6 : longueur très soutenue avec peu de repos et relais suspendus. Niveau de technique élevé indispensable.
- Degré 7 : pour les experts uniquement ! Glace fine ou de mauvaise cohésion sur une longueur verticale importante.
Les grades
- Grade I : escalade courte, relais protégés, descente facile. Aucun engagement.
- Grade II : une ou deux longueurs. Attention, descente en rappel.
- Grade III : plusieurs longueurs ou approche longue demandant une bonne connaissance des déplacements en hiver. Dangers objectifs sur une bonne partie de l’itinéraire.
- Grade IV : dangers objectifs durant l’approche ou l’ascension. Descente longue ou obligation de continuer pour sortir.
- Grade V : longue escalade sur une face haute de montagne demandant un bon niveau de compétence et d’engagement. Descente difficile, retraite aléatoire.
- Grade VI : longue voie dans une face alpine ne pouvant être escaladée en une journée que par les meilleurs grimpeurs.
- Grade VII : idem que le grade VI mais avec une ampleur et une continuité telle que la voie justifie une grade supplémentaire.
En route pour de nouvelles aventures
Maintenant que vous connaissez tout sur les cascades de glace, il est temps pour vous de vous équiper et de défier les plus belles cascades de glace. Nous avons avons sélectionné quelques sites pour commencer cette nouvelle aventure givrée.
Secteur cascade
- Vallée de la Durance
- Crévoux
- Haut Queyras
Secteur goulotte
- Glacier Noir
- La Pave
Secteur couloir
- La berarde
- Petit Tabuc
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